تفصيل

  • الصفحات : 102 صفحة،
  • سنة الطباعة : 2025،
  • الغلاف : مقوى،
  • الطباعة : الأولى،
  • لون الطباعة :أسود،
  • الأبعاد : 24*17،
  • ردمك : 978-9969-06-028-7.

Introduction :

 

Le port d’une prothèse amovible complète inadaptée provoque, des altérations des tissus de revêtements des surfaces d’appui. Il s’avère indispensable  avant d’aborder la réalisation prothétique de les remettre en état, afin que leur comportement physiologique, histologique et anatomique soit favorable assurant une intégration prothétique optimale.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le rôle de la mise en condition à l’aide des résines acryliques à prise retardée, qui grâce à ses propriétés permet aux tissus en contact de retrouver un état de santé le plus proche de la normalité. Cette mise en condition est indissociable d’une prothèse transitoire qui va en être le véhicule (13, 1).

 

1. Définition de la mise en condition :

Selon Le Joyeux:

La mise en condition est l’ensemble des préparations et thérapeutiques destinées à placer le patient dans les conditions psychiques et physiques idéales pour recevoir une prothèse et s’adapter rapidement à elle.

 

La mise en condition envisagée peut être unique: tissulaire, musculaires, articulaire, esthétique, phonétique ou psychique.

Elle est le plus souvent complexe: Elle résulte de la présence simultanée de plusieurs perturbations. Elle doit occuper la première place dans l’approche clinique d’un édenté total(13).

 

 

 

2. Mise en condition psychique

Il ne peut y avoir d’intégration organique ni d’adaptation possible à une prothèse amovible si son intégration psychique n’existe pas.

 

 

 

 

2. La mise en condition psychique :

 

  • Approche générale :

Le facteur psychique est une condition incontournable pour le succès et l’intégration de la prothèse.

L’approche psychologique:

– Prend la forme d’une conversation cordiale  avec le patient dès le premier contact afin de déceler son motif d’être appareillé,  connaitre ses réactions aux expériences dentaires précédentes (le souvenir d’extraction ou chirurgies douloureuses, restaurations inesthétiques et échecs prothétiques) et enfin pour révéler un conflit d’ordre psychique (13).

– Résulte de beaucoup d’intuition et de compréhension.

– Basée sur des techniques efficaces de communication et d’écoute active

Certains patients peuvent poser plus de problèmes relationnels que les autres:

  • Le patient très âgé:

– Atteintes somatiques et psychiques fréquentes.

– Accentuation des traits de personnalités antérieurs.

– Diminution des facultés intellectuelles et altération de la mémoire.

  • Le patient à risque:

– Psychologiquement fragile et anxieux,

Il ressent le besoin d’exprimer son angoisse et de décrire son problème.

  • Conduite: Etre à l’écoute, dédramatiser la situation, soutenir le patient et expliquer tout geste thérapeutique avant de l’entreprendre.
  • Le patient présentant une psychopathologie :

Tels que : Anxiété, paranoïa, obsession, narcissisme, dépression, dépendance…etc.

Il est important de connaître les caractéristiques du comportement général pour une prise en charge appropriée.

Contacter un thérapeute compétent dans les cas de troubles psychotiques majeurs.

 

  • Approches particulières :

1- La relaxation : L’existence de tensions nerveuses psychiques chez le patient, se traduit par la difficulté de réaliser les séquences de la construction de sa prothèse:

– Réflexe nauséeux incoercible,

– Hyper salivation réflexe,

– Difficulté de déterminer la DVR et la RC.

– Bruxomanie compromettant  la stabilité de l’infrastructure  osseuse des surfaces  d’appui.

Nécessité de connaître les méthodes de relaxation pour se détendre soi-même et amener à détente son patient

  1. La Sophrologie = Art de l’esprit calme :

C’est une technique qui a pour but de placer le patient dans un état  sophronique de déconnexion à forme hypnoïde, entre le système cérébro-spinal et le système neuro-végétatif pour éliminer tous les refus psychiques, conscients,  subconscients ou inconscients,  du corps étranger artificiel que représente  la prothèse.

 

 

  • Indications d’ordre général:

– Souvenir  de prothèses instables ou inesthétiques dans l’entourage.

– Souvenir d’expériences prothétiques personnelles  désastreuses.

– Complexes de frustration  liés à la perte des dents.

  • Indications d’ordre local:

– Cas de nausées incoercibles.

– Réduire l’hypersalivation.

– Réduire le nombre  de séances  consacrées  aux retouches dues à des douleurs d’origine psychosomatique.

– Réduire le temps nécessaire à une adaptation réelle du patient à sa prothèse.

 

  • Contre-indications:

– Chez les sujets anormaux ou déséquilibrés.

– Non consentement du patient.

  • Description de la technique:

– L’anamnèse : Solliciter les confidences.

– L’induction: Le patient, installé dans le calme et le confort est prié de faire le vide mental.

– La fixité: concentrer le regard sur un point fixe.

– La suggestion verbale: Le praticien répète des phrase à voix basse et douce jusqu’à amener son patient au relâchement.

– Suggestion thérapeutique: suggérer l’élimination de tout ce qui a été à l’origine des échecs prothétiques.

– La suggestion post-hypnotique.

– Le réveil.

  1. La psychanalyse : Elle sera pratiquée au cabinet dentaire par le praticien lui-même. Une ou plusieurs séances  seront consacrées  à recevoir toutes les confidences du patient.

La seule  libération  d’un passif de rancœurs, de revendications, de craintes et de conflits affectifs ou sociaux, se solde par un apaisement favorable à la disparition de toutes les lésions d’origine  psycho-somatique (12,13).

 

  • Intérêt psychique de la prothèse transitoire

La  prothèse transitoire a pour mission de révéler et de résoudre les problèmes  psychiques qui seront posés dès l’insertion et pendant la période de l’adaptation.

 

3. La mise en condition tissulaire :        

 

3.1. Définition : La mise en condition tissulaire est l’ensemble des procédés destinés à améliorer les structures histologiques, anatomiques et physiologiques de tous les tissus en contact avec la prothèse amovible (12, 13).

 

  • Intérêt de la mise en condition tissulaire:

La mise en condition tissulaire permet de :

Augmenter l’espace biofonctionnel ainsi que les surfaces d’appui prothétiques afin d’assurer une bonne stabilité par la répartition des pressions au cours des différentes fonctions ;

Redonner à tous les tissus muqueux, sous muqueux, conjonctifs, musculaires et glandulaires en contact avec l’intrados, l’extrados et les bords d’une prothèse complète, un comportement histologique, morphologique et physiologique le plus favorable à leur nouvelle fonction prothétique ;

Améliorer l’intégrité psychique et organique d’une nouvelle prothèse au volume souvent plus important que celui de la prothèse existante ;

Améliorer la forme, le volume et le degré de dépressibilité des lignes de réflexion de la muqueuse afin d’assurer l’étanchéité d’un joint périphérique intervenant dans la rétention (2,3, 7, 11, 12,13).

 

  • Quand réaliser la mise en condition tissulaire?

Devant certaine situations cliniques difficiles, la mise en condition tissulaire s’avère nécessaire (13) :

. Indications d’ordre psychique :

– Difficulté de créer une relation praticien/patient harmonieuse et un climat de confiance réciproque indispensable au succès final

– Age avancé de l’édenté total interdisant tout apprentissage rapide ou toute intégration organique et psychique immédiate

– Prothèse actuelle aux dimensions réduites risquant d’interdire la réalisation d’une prothèse plus large qui serait difficilement acceptée par l’’edenté.

 

. Indications d’ordre organique :

– Traitement des tissus de revêtement hyperhémiques, traumatismes de l’os sous-jacent ;

– Traitement de blessures profondes réversibles créées par des sur extensions mal tolérées des bords de la prothèse actuelle ;

– Traitement des stomatites prothétiques dont l’étiologie est mixte (mécanique et infectieuse), un antifongique pouvant alors être ajouté au produit de mise en condition tissulaire (fig.1) ;

– Guidage de la cicatrisation muqueuse après une chirurgie pré prothétique (fig.6, fig.7).

. Indications d’ordre prothétique :

– Cas difficiles de résorption de classe III ou IV d’Atwood (fig. 3),  quand les lignes de réflexion de la muqueuse occupent une situation anormale interdisant toute extension périphérique et toute stabilisation de la prothèse, surtout si une chirurgie d’approfondissement vestibulaire ne peut être réalisée

– Rétrécissement important de l’espace bio-fonctionnel réservé à la prothèse, due en général à un étalement de la langue et à un développement anormal de la sangle orbiculo-buccinatrice (fig. 4).

– Patients présentant un voile du palais de classe 3 tombant d’une façon abrupte et interdisant la réalisation d’un joint postérieur

– Existence d’une prothèse actuelle vétuste, nocive, aux dimensions anormalement réduites mais à laquelle le patient semble particulièrement S’habitué (fig. 5),

– Réalisation d’empreintes ambulatoires ou piezographiques (fig.8)

– Blessures profondes réversibles crées par des sur extensions mal tolérées des bords de la prothèse actuelle (fig.2) (12,13).

Fig.2 : Bord prothétique en sur extension