تفصيل
- الصفحات : 210 صفحة،
- سنة الطباعة : 2025،
- الغلاف : مقوى،
- الطباعة : الأولى،
- لون الطباعة :أسود،
- الأبعاد : 24*17،
- ردمك : 978-9969-06-036-2.
La lecture et l’écriture occupent une place centrale dans l’exercice du métier d’étudiant (Coulon, 1997). Les productions écrites ne se limitent pas à des enjeux d’évaluation pas plus qu’elles ne se cantonnent à des transcriptions, car les étudiants écrivent d’autres choses que des notes de cours (Delcambre et Lahanier-Reuter, 2012). Souvent confrontés à des genres d’écrits à lire ou à produire qu’ils ne connaissent que peu ou pas encore, les étudiants ont besoin d’être accompagnés dans leurs démarches d’appropriation de ces genres. Ce besoin d’accompagnement s’inscrit de nos jours dans un environnement numérique, favorable non seulement à l’émergence de nouveaux genres universitaires (Russell, 2012), mais aussi à des stratégies renouvelées d’enseignement et d’apprentissage des littéracies dans l’enseignement supérieur (Vincent et coll., 2019).
L’entrée à l’université représente un « événement littéracique majeur » (Jaffré, 2004) et « un des moments de la vie au cours desquels l’écrit joue un rôle capital ». Incontournable à la réussite de l’individu tant à l’école, à l’université que dans la vie socio-professionnelle, la littératie correspond à la capacité de comprendre et de produire des écrits dans diverses situations de communication. Selon P. Lefrancois : « Si le développement de la littéracie commence au primaire, il ne s’y arrête pas, et on peut se demander ce qu’il devient de la capacité de lire et écrire des textes de niveau approprié chez des élèves plus âgés » (Lefrancois, 2004 : 232). Dans la perspective que nous retenons, la littératie s’intéresse « aux cultures de l’écrit et à leurs évolutions» (Delcambre et Pollet, 2014 : 4). Elle se développe à travers l’ensemble du parcours de formation. Des compétences en littéracie sont par conséquent à travailler tant en formation initiale que continue (professionnalisante et/ ou professionnelle).
La littératie universitaire analyse les écrits et les genres de discours ainsi que les difficultés qu’ils posent aux étudiants, et s’occupe des modalités de formation liées à ce champ de recherche. À l’instar d’I. Delcambre et de D. Lahanier-Reuter, nous pensons que « les difficultés des étudiants sont légitimes, normales et traitables y compris à l’université », et que « l’accompagnement de l’écriture des étudiants ne peut viser l’efficacité sans analyser les pratiques propres à l’université et les représentations qu’en ont les acteurs » (Delcambre, Lahanier-Reuter, 2012 : 33).
Comme le précisent de nombreux chercheurs en didactique de l’écrit (Donahue, 2008 ; Hébert et Lépine, 2012 ; Pollet, 2014 ; Boch et Frier, 2020), il est à reconnaitre que les étudiants doivent recevoir une formation aux compétences d’écriture spécifiques à l’université et aux domaines professionnels visés par leur parcours.
Par ailleurs, il est à noter que les problèmes rencontrés par des étudiants à l’écrit sont généralement indissociables de l’appropriation des savoirs disciplinaires et au développement des compétences littéraciques. D’une part, parce que l’écrit a une place assez importante à l’université où les pratiques lectorales et scripturales représentent des « formes d’exercice de la connaissance » (Millet, 1999). D’autre part, parce que « l’écrit et l’objet de l’écriture ne se séparent pas, et [que] l’apprentissage d’un écrit disciplinaire aura besoin de se faire en lien avec un apprentissage de la discipline elle-même » (Donahue, 2010 : 57).
En complément des travaux consacrés à la description des genres que connaissent spécifiquement le monde universitaire et scientifique, les recherches qui questionnent les modalités et les dispositifs à privilégier pour accompagner les étudiants dans les apprentissages à réaliser en termes de littéracies sont essentielles à la fois pour soutenir la réussite étudiante, mais aussi pour orienter le travail de tout enseignant à l’université quelle que soit sa discipline (Bailly et Lemoine-Bresson, 2020).
Réfléchir sur les littératies universitaires, amène aussi à s’interroger sur ses nouvelles formes évoluant « en fonction de l’évolution de la société elle-même » (Rispail, 2011 : 2). Cette évolution est liée particulièrement aux nouvelles pratiques : l’apprenant du nouveau millénaire, plongé dans un monde dans lequel les environnements numériques ne cessent de se développer, a besoin de maîtriser les nouvelles sphères des médias numériques (Penloup, 2012). L’appel initial à contributions était organisé autour de 7 axes que les contributeurs ont tenté d’explorer ici :
Les contributions réunies dans cet ouvrage reflètent différentes visons sur les littératies universitaires dans un contexte ordinaire et numérique, qu’il s’agisse d’études de cas, de partages de pratiques, de collectes et d’analyses de données empiriques ou de réflexions théoriques. L’objectif est de dévoiler les réalités pédagogiques et didactiques qui émergent avec l’intégration du numérique dans les parcours de formation universitaire.
Nous espérons que les lecteurs de ce volume y trouveront des perspectives enrichissantes, se reconnaîtront dans certains défis partagés, et seront encouragés à approfondir l’utilisation des outils numériques dans leurs pratiques pédagogiques et didactiques.
Dre. Souad Benabbes, maitresse de conférences à l’université d’Oum El Bouaghi
Cheffe d’équipe 2, laboratoire DECLIC et présidente du colloque